Points-clés de l’article sur Wall Street :
- L’absence de surprise hawkish de la Fed rassure Wall Street
- Wall Street rebondit mais les perspectives de fond restent baissières
- Le S&P 500 pourrait remonter à son sommet de juin à court terme
L’absence de surprise hawkish de la Fed rassure Wall Street
Les indices de Wall Street ont fortement progressé mercredi en l'absence de surprise hawkish de la part de la Fed. Le FOMC a relevé les taux de 75 points de base supplémentaires en juillet, comme prévu, ce qui a rassuré certains traders qui s'étaient préparés à une hausse des taux de 100 points de base (la probabilité de ce scénario était de 13% mercredi).
Tous les secteurs du S&P 500 ont terminé dans le vert, mais ce sont les valeurs de croissance qui ont surperformé grâce aux résultats corrects (mais pas exceptionnels) de Microsoft (+6,7%) et Alphabet (+7,7%) publiés la veille.
Néanmoins, la dynamique haussière pourrait se tasser jeudi, d'abord parce que les résultats et prévisions de Meta, la maison mère de Facebook, ont déçu hier soir, faisant chuter l'action du mastodonte de plus de 5% dans les échanges électroniques, et parce que Wall Street avait tendance à se replier au lendemain des dernières hausses de taux de la Fed. Le S&P 500 avait chuté de 4% après avoir bondi de plus de 2% la veille lors de la précédente hausse des taux en juin.
Toutefois, il y a une chance que la publication de l'estimation anticipée du PIB américain sauve la séance si elle s'avère supérieure aux attentes. Alors que le consensus Reuters table sur une croissance annualisée de 0,5% et le consensus Bloomberg sur 0,4%, le Conference Board attend une croissance de 0,8%... Les résultats d'Apple et d'Amazon publiés ce soir auront leur part d'influence pour la dernière séance de la semaine.
Wall Street rebondit mais les perspectives de fond restent baissières
Une croissance supérieure aux attentes rassurerait sur l'état de l'économie américaine, ce qui devrait profiter aux actifs risqués, du moins à court terme, car les perspectives fondamentales restent baissières et le ratio rendement/risque devient de moins en moins en faveur des achats.

Graphique : Goldman Sachs / Annotations : Valentin Aufrand
Les perspectives fondamentales restent baissières car la Fed va continuer à remonter rapidement ses taux, au moins jusqu'à la fin de l'année, alors que les économies américaine et européenne devraient connaître une récession diffuse dans quelques trimestres, c'est-à-dire une baisse de l'emploi, de la production industrielle, des dépenses et des revenus des ménages, en raison de l'inflation et de la hausse des coûts de financement.
Le S&P 500 pourrait remonter à son sommet de juin à court terme
Graphique journalier du cours du S&P 500 réalisé sur TradingView :

Techniquement, le rebond du S&P 500 n’a pour le moment rien d’exceptionnel. Les rebonds à l’intérieur des marchés baissiers peuvent être violents et prolongés sans pour autant signifier un changement de tendance.
La tendance de fond reste indiscutablement baissière tant que le S&P 500 évolue sous sa moyenne mobile à 200 séances et le ratio rendement/risque tourne de plus en plus en faveur des stratégies vendeuses (de moins en moins en faveur des stratégies acheteuses) à mesure que le RSI journalier progresse et que l’indice s’approche de son sommet de début mars à environ 4200 points.
Le S&P 500 pourrait rejoindre ce seuil avant d’entreprendre une nouvelle jambe de baisse, car les fondamentaux ne justifient pas le début d’un nouveau bull-market comme expliqué précédemment.