Serait-ce le début de l’effet Brexit sur les marchés actions britanniques ? Car il est vrai qu’il n’a pas encore vraiment eu lieu. Depuis le vote en faveur d’une sortie de l’Union Européenne, le FTSE 100 a en effet progressé de plus de 15% (en grande partie grâce à la baisse de la livre) et n’envoie donc aucun signal inquiétant pour la masse (l’indice grimpe, donc tout va bien...). Attention toutefois, l’analyse technique commence à montrer des signaux baissiers importants.
Avec tout d’abord l’indicateur de momentum RSI sur le graphique hebdomadaire. Celui-ci affiche une divergence baissière qui a commencé à se former dès le vote du 23 juin 2016. Bien qu’une cassure franche de 50 aurait été préférable, la divergence s’est vue confirmée au début du mois.

Graphique hebdomadaire du FTSE 100 réalisé sur la plateforme ProRealTime
De plus, comme tous les autres indices mondiaux, les marchés actions sont peu désirés par les investisseurs pendant la période estivale, souvent synonyme de prise de bénéfice après la publication des résultats du second trimestre. La performance moyenne du FTSE 100 en août et septembre est de -0,07% et -1,3% respectivement entre 1990 et 2016.
Enfin, l’indicateur Sentiment soutient l’analyse technique baissière, en indiquant un nombre croissant de traders se positionnant à l’achat. Alors qu’ils étaient seulement 10% lors du point haut de mai, ils sont dorénavant 57% et augmentent semaine après semaine
47,8% des exportations vers l’Union Européenne
D’un point de vue fondamental, le Royaume-Uni connaît une double crise. L’une avec l’Union Européenne, et la seconde entre l’Angleterre et les autres régions. Récemment, le Pays de Galles a rejoint l’Écosse, qui ont tous les deux voté majoritairement pour un « remain » dans l’UE, et ne souhaitent donc pas voir un Brexit. De plus, Theresa May semble plus fragilisée que jamais depuis qu’elle a perdu son pari de gagner des sièges à l’Assemble le 9 juin dernier. La probabilité qu’elle soit remplacée croît de plus en plus, ce qui pourrait avoir un impact négatif étant donné qu’elle avait la légitimité des investisseurs jusqu’en juin…
Enfin, le fait que l’Union Européenne soit le premier partenaire économique du Royaume-Uni devrait impacter les résultats des entreprises britanniques et justifierait alors cette baisse du momentum. En 2016, les exportations de biens du Royaume vers l’Union Européenne représentaient 144 milliards de livres sterling soit 47,8% de ses exportations totales. La Grande-Bretagne devra donc trouver un accord ou réduire les coûts des entreprises pour compenser les futures taxes douanières.
En conclusion, l’analyse technique justifie les inquiétudes des investisseurs qui pourraient faire replier le FTSE 100 jusqu’au seuil des 7000 points, voire plus bas en cas de cassure. À court terme, l’objectif intermédiaire sera les 7200 points.
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