Points-clés de l’article sur l’EUR/USD :
- Les commentaires décevants de la BCE font pression sur l’euro
- La BCE s’en remet à l’Allemagne
- L’EUR/USD sous une ligne de tendance baissière à court terme
Les commentaires décevants de la BCE font pression sur l’euro
Malgré l’absence de baisse des taux de la BCE jeudi, l’euro dévisse face au billet vert depuis ses plus hauts de l’année inscrits lundi. Pourtant, la BCE n’a pas sorti le bazooka que le marché attendait. La BCE semble s’être assagie depuis l’arrivée de la Française Christine Lagarde à la tête de la banque centrale.
Pour répondre à la crise sanitaire, l’institution européenne s’est contentée de mettre en place des mesures pour aider les banques et les entreprises à surmonter cette crise, mais n’a pas baissé ses taux comme le prévoyaient les marchés.
La BCE a annoncé mettre en place une nouvelle enveloppe de 120 milliards d’euros allouée à ses achats d’actifs (QE), d’assouplir les contraintes réglementaires imposées aux banques et lancer un programme inédit de prêts pour soutenir les PME les plus touchées par l'épidémie.
A titre de comparaison, les banques centrales américaine, canadienne, australienne et britannique ont toutes baissé leurs taux ces dernières semaines. De plus, la Fed a annoncé une injection de 1 500 milliards de dollars dans le système monétaire jusqu’au 13 avril pour permettre aux banques et grandes entreprises de se refinancer. Les choix de la BCE ont donc été plutôt softs par rapport à la Fed.
La BCE s’en remet à l’Allemagne
En réalité, le repli de l’EUR/USD provient surtout des commentaires de Christine Lagarde. La Française a tout d’abord indiqué qu'elle s'attendait à "une dégradation considérable des conditions de croissance" en zone euro cette année. L’économie de la zone euro pourrait rester aux niveaux actuels voire régresser au premier semestre.
Elle a également invité à coupler les efforts monétaires avec une politique de relance des gouvernements. Depuis son arrivée à Francfort, Christine Lagarde se bat pour une hausse des investissements des Etats européens, en particulier l’Allemagne et les Pays-Bas, afin de soutenir l’économie européenne.
Sauf que l’Allemagne prêche toujours pour l’équilibre budgétaire, malgré la crise sanitaire exceptionnelle, ce qui sous-entend que l’Allemagne ne mettra pas la main à la pâte pour tenter de relancer son économie et celle européenne. A l’heure actuelle, il est donc difficile de s’attendre à des meilleures perspectives pour la zone euro, ce qui fait naturellement pression sur l’euro.
Toutefois, si l’Allemagne et d’autres pays européens annonçaient des plans de relance massifs, les perspectives économiques de la zone euro seraient revues en hausse, ce qui serait positif pour l’euro.
L’EUR/USD sous une ligne de tendance baissière à court terme
Graphique journalier du EUR/USD réalisé sur TradingView :

Techniquement, l’EUR/USD est dans une dynamique baissière depuis le début de la semaine, illustrée ci-dessus par la ligne de tendance baissière. Un retour au plus bas de la semaine dernière à 1,1094$ est le scénario le plus probable tant que le cours évolue sous cette oblique.
Les perspectives de plus long terme dépendront de ce support et de l’oblique baissière. Un enfoncement du support donnerait des perspectives baissières jusqu’au seuil psychologique à 1,10$ tandis qu’un franchissement de l’oblique donnerait des perspectives haussières jusqu’au plus haut de la semaine à 1,1496$.
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