
Prévisions fondamentales pour l'euro: Haussier
- Les prévisions haussières de l'euro ont été renforcées par des données sur une remontée de l'inflation plus rapide que prévu dans la zone euro en février.
- Une inflation en hausse diminue les chances que la BCE introduise de nouvelles mesures d'assouplissement non-standard.
- Vous avez un biais haussier (ou baissier) sur l'euro, mais vous ne savez pas quelle paire utiliser ? Servez-vous d'un panier de devises d'euro.
L'euro a terminé une semaine en force en atteignant des nouveaux plus hauts annuels contre le dollar US vendredi, avec un taux de change passant au-dessus de $1.3800 pour la première fois depuis la semaine du 22 décembre 2013. Cependant cette semaine n'a pas été une bonne semaine pour l'euro avec l'EURUSD dépassant presque 1.3600 à la baisse jeudi, avant de réaliser un retour impressionnant de près de 200 pips.
Alors que le seul véritable poids sur l'euro pour le moment est la spéculation que la Banque centrale européenne promulguera de nouvelles mesures d'assouplissement pour combattre une présumée déflation, la monnaie unique semble bien positionnée avant la semaine prochaine, compte tenu des chiffres sur l'inflation de février de la zone euro.
En effet, l'indice estimé des prix à la consommation de la zone euro était toujours bas à +0.8%, en glissement annuel, mais le chiffre de l'IPC core de la zone euro core est remonté à +1.0%, en glissement annuel – la première fois qu'il était à, ou au-dessus de +1.0% depuis septembre. Un rebond de l'inflation s'inscrit parfaitement en ce moment dans la politique de la BCE. Un changement de politique sur les taux prend généralement autour de six mois pour complètement se diffuser dans les économies développées, et la BCE a baissé son taux directeur à 0.25% en novembre.
La dernière offensive de données sur l'inflation pourrait avoir été la meilleure chance d'affaiblir la résilience de l'euro. A la place, le parcours acheteur de l'euro depuis l'été dernier pourrait passer à la vitesse supérieure si les officiels de la BCE ne trouvent pas d'autres raisons ailleurs pour promulguer des mesures agressives d'assouplissement. Les taux EONIA (taux des prêts interbancaires) montrent que le coût du capital est en baisse et l'Asset Quality Review (AQR - tests de stress) pourrait avoir été la raison de taux plus élevés au début de l'année. Les taux EONIA demeurent en dessous du taux directeur de la BCE, s'établissant à 0.162% vendredi, et la moyenne mobile à 20 jours était de 0.155% - les conditions de prêt sont stables.
Une vue élargie des conditions de crédit au niveau souverain, voit les taux périphériques se maintenir à, ou proche de plus bas de plusieurs mois ou plusieurs années ; les conditions financières dans leur ensemble ne montrent pas le besoin criant de plus d’assouplissement pour le moment. La BCE veut l'inflation, c'est vrai, mais elle veut une inflation organique – le résultat de l'accélération de l'activité économique, résultant en un excédent de la demande sur l'offre.
La BCE ne va pas tout simplement remettre plus de capitaux aux banques 'carte blanche' pendant les tests de stress et quand des conditions de crise ne sont pas présentes – cela pourrait résulter en la seule inflation des actifs plutôt que se traduire par une expansion du crédit aux petites et moyennes entreprises (PME).
A la lumière de la stabilisation de ces conditions, nous maintenons qu'un Funding for Lending Scheme (FLS) de style BoE devient plus attrayant pour la BCE car il pourrait résoudre les problèmes de crédit sans mettre l'euro à risque d'une expansion massive du bilan de la banque centrale qu'un autre LTRO ou un QE de style Fed amènerait. (A cet effet : un QE complet semble moins probable après le jugement de la Cour constitutionnelle allemande.)
Au plus, une petite baisse de 0.15% du taux directeur pourrait être faite pour contribuer à soutenir le récent rebond des pressions inflationnistes – mais même cela ne contiendrait pas l'euro pour longtemps comme la baisse surprise du taux de la BCE en novembre l'a prouvé.–CV