

Prévision du dollar australien au vu des fondamentaux: Baissier
- Le dollar australien vendu suite à la faiblesse des chiffres PMI du secteur des services et de la fabrication
- La RBA réduit ses taux de 50 points de base de façon inattendue, poussant l'aussie fortement à la baisse
Le dollar australien a terminé la semaine passée sur sa pire série de cinq jours depuis sept mois contre ses homologues majeurs ; la banque centrale a de façon inattendue fortement réduit ses taux de 50 points de base, tandis que l'appétit du risque se décomposait sur les marchés financiers, minant la demande générale en faveur des monnaies à haut rendement. Pour la suite, la semaine à venir s'annonce elle aussi difficile, alors que les données économiques nationales menacent d'aller dans le sens de nouveaux assouplissements, et que le paysage du sentiment reste vulnérable.
D'un point de vue national, la RBA a signalé de façon claire ses intentions concernant une politique plus souple, mais n'a pas fourni beaucoup d'informations sur la trajectoire des taux à court terme. La déclaration de politique publiée en début de semaine s'est concentrée sur la logique qui justifait la baisse de 50 points de base. La déclaration mensuelle publiée vendredi a revu en forte baisse les prévisions de croissance et d'inflation, mais n'a rien indiqué quant à de nouveaux assouplissements, laissant entendre que le taux d'inflation de référence devrait être en moyenne dans l'intervalle cible de 2 à 3% d'ici la fin de l'année prochaine, compte tenu du taux d'intérêt actuel de 3.75%.
A partir de là, les prévisions concernant la politique de la RBA devraient dépendre fortement des données, alors que les traders tenteront de suivre le raisonnement de la banque centrale à propos du degré de ralentissement de l'économie, afin de savoir s'il justifiera ou non un soutien supplémentaire. L'agenda de la semaine prochaine nous apportera une bonne dose d'annonces importantes susceptibles d'influer sur les marchés, avec les ventes au détail, les mises en chantier, la balance commerciale et les rapports de confiance du milieu des affaires. C'est probablement le rapport sur l'emploi pour le mois d'avril qui tiendra la vedette. On s'attend à ce que l'économie perde 5,000 emplois, ce qui conduirait à une hausse du taux de chômage à 5.3%. Les analyses PMI pour avril laissent penser que l'embauche dans les secteurs de la transformation et des services s'est réduite au rythme le plus élevé depuis décembre, lorsque les chiffres apparents avaient révélé que l'économie avait perdu 36,600 emplois ; la menace d'une surprise négative qui alimenterait les paris en faveur d'une baisse de taux par la RBA en juin (et pèserait sur l'aussie) semble donc substantielle.
Pendant ce temps, la monnaie australienne reste étroitement corrélée aux tendances sous-jacentes de l'appétit du risque. Un indice, pondéré en fonction des échanges, de sa valeur face à un panier de monnaies majeures continue de montrer des chiffres de corrélation très élevés avec l'indice boursier MSCI mondial (actuellement à 0.79 dans les études de variations sur 20 jours). Cela signifie que les cours devraient rester sensibles aux données économiques américaines (parmi lesquelles l'IPP et les chifres de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan sont les éléments les plus importants), de même qu'à l'agenda des allocutions des membres de la Fed (très chargé), alors que les traders continuent d'évaluer le degré auquel la reprise agitée en Amérique du Nord pourrait compenser les difficultés en Europe. Au cours du weekend, les élections cruciales en France et en Grèce, ainsi que des enquêtes régionales en Italie et en Allemagne, donneront le ton des tendances de l'appétit du risque, reflétant les variations du paysage politique dans la région... Variations susceptibles de saper les efforts déjà précaires de négociations dans la lutte contre la crise. – IS