Points-clés de l’article sur le marché obligataire :
- Les taux longs entament une longue décrue à mesure que les craintes de récession augmentent
- Le marché obligataire devrait mieux s’en sortir au second semestre
Les taux longs entament une longue décrue à mesure que les craintes de récession augmentent
Le ralentissement économique pèse de plus en plus sur les actifs risqués alors que le risque de récession augmente considérablement des deux côtés de l’Atlantique. Il n’est d’ailleurs plus question de savoir si les économies américaines et européennes vont connaître une récession, mais plutôt quand elles vont la connaître. Certains cabinets spécialisés comme le Conference Board ou l’ECRI estiment une récession américaine probable en fin d’année ou en début d’année prochaine en raison du net durcissement des politiques monétaires et de l’envolée de l’inflation.
Les marchés actions pourraient donc se retrouver encore plus sous pression ces prochains mois, en particulier les secteurs les plus cycliques comme l’industrie, l’énergie, les matériaux et les banques. A l’inverse, les secteurs les plus défensifs comme la santé et les services publics devraient mieux s’en sortir. Mais plus que les valeurs défensives, ce sont les actifs refuges qui devraient le mieux s’en sortir.
Le marché obligataire devrait mieux s’en sortir au second semestre
Les obligations de long terme devraient connaître un bien meilleur semestre que le précédent. Les investisseurs devraient progressivement revenir sur le marché obligataire à mesure que l’économie se dégrade et qu’elle s’approche d’une récession marquée par des pertes d’emploi, une chute de la production industrielle, des revenus et de la consommation des ménages. En effet, bien que l’économie américaine ait de fortes chances d’être déjà en « récession technique » étant donné que le PIB du deuxième trimestre devrait à nouveau être négatif, c’est lorsque l’économie perd des emplois que les perspectives commencent réellement à être inquiétantes, que les opérateurs de marché paniquent et que le marché obligataire est le plus apprécié.
Le graphique ci-dessous met en perspective le lien entre les taux longs américains et les indices manufacturiers des Fed de New York, Philadelphie et de Dallas. Lorsque les indices manufacturiers se contractent (lignes verticales rouges), les taux longs ont tendance à se replier.
Graphique du taux à 30 ans US et des indices manufacturiers de la Fed de New York, Philadelphie et Dallas réalisé sur TradingView :

Sur les marchés, une récession sera marquée par une nette pentification de la courbe des taux. Actuellement plate, et même inversée sur certaines maturités, c'est lorsque les taux courts chuteront beaucoup plus vite que les taux longs que la panique devrait être à son comble sur les marchés et que le marché obligataire sera le plus plébiscité.