Points-clés de l’article :
- Le ralentissement de l’économie mondiale et la réduction de la liquidité inquiètent.
- Les investisseurs attendent dorénavant aucune hausse des taux de la Fed en 2019.
- Le marché reporte son anticipation de la première hausse des taux de la BCE à 2020.
- BCE & FED : Les arroseurs arrosés.
Le ralentissement de l’économie mondiale et la réduction de la liquidité inquiètent les investisseurs
Les attentes des investisseurs en termes de resserrement monétaire se sont nettement réduites depuis le début de l’année. Le ralentissement de l’économie mondiale en est le principal facteur, mais la réduction de la liquidité sur les marchés financiers l’est également.

Source graphique : yardeni.com
En effet, alors que les principales banques centrales, dont la plus importante la Fed, ont inondé les marchés financiers à tour de bras depuis la crise financière de 2007/2008 avec des programmes d’assouplissement quantitatif (14 500 milliards de dollars pour la Fed, BCE et BoJ réunis), elles cherchent dorénavant à revenir à des politiques plus conventionnelles. Cette volonté de normaliser leur politique monétaire s’explique pour deux raisons :
- Stabiliser l’inflation à 2%.
- Se laisser une marge de manœuvre en cas de nouvelle période économique difficile.
La Fed, qui peut être considérée comme la "leader" des banques centrales, est pour le moment la seule à réduire son bilan (depuis octobre 2017). Cette procédure, appelée QT (quantitative tightening), consiste à revendre aux marchés financiers les actifs achetés pendant les QEs.
La Fed se délaisse donc d’environ 50 milliards de dollars d’actifs par mois, qui doivent être absorbés par les marchés, ce qui réduit la liquidité. Les investisseurs se retrouvent donc avec une offre importante d’obligations, ce qui devrait faire grimper les rendements obligataires, rendre ce marché plus attractif, susceptible de motiver certains investisseurs à délaisser les marchés actions.
Les investisseurs n’attendent aucune hausse des taux de la Fed en 2019

Source graphique : Terminal Bloomberg
Les investisseurs, qui spéculaient encore sur deux hausses des taux directeurs de la réserve fédérale pour 2019 il y a 3 mois, n’en anticipent dorénavant aucune. Désormais, le scénario d’un maintien des taux directeurs actuels de la Fed jusqu’à la fin de l’année l’emporte (70% de probabilité). La probabilité d’une baisse des taux directeurs est même devenue plus importante que celle d’une hausse (25% vs 4%) !
Le marché reporte son anticipation de la première hausse des taux de la BCE à 2020

Source graphique : Terminal Bloomberg
Alors que le marché spéculait sur une hausse des taux de la BCE pour l'été prochain il y a encore deux mois, la probabilité d’un statu quo de la BCE jusqu’à la fin de l’année est redevenue dominante (57%). Les spéculateurs tablent dorénavant sur un premier relèvement des taux directeurs (de 10 bps) de la Banque Centrale Européenne en 2020.
A court terme, la Fedsoutient les marchés actions depuis que son président, Jerome Powell, a finalement ouvert la porte d'un possible assouplissement de la réduction de son bilan, mais davantage de déceptions sur le plan macroéconomique pourrait pénaliser les indices comme nous pouvons le constater ci-dessous.
Graphique du DAX (vert) et du PMI manufacturier allemand (orange) :

Source graphique : Terminal Reuters
BCE & FED : Les arroseurs arrosés
A force de jouer avec le feu, on finit par se bruler. Cet adage est également valable pour les banques centrales, qui sont pourtant les Maîtres de la finance. En effet, les banques centrales se retrouvent coincées, car après avoir inondé les marchés et retardé au maximum la normalisation de leurs politiques monétaires, elles se retrouvent avec une marge de manœuvre quasi-inexistante alors que nous arrivons en fin de cycle économique.
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