Le prolongement du gel de la production de 9 mois de l’OPEP jeudi dernier, n’a pas suffi au marché pour payer le pétrole et poursuivre sa tendance haussière qui était en place depuis début mai. En effet, amorcé grâce au prolongement de l’accord entre la Russie et l’Arabie Saoudite (premier et deuxième producteur mondial) de geler leur production, le marché avait à partir de ce moment commencé à anticiper la poursuite du gel de la production de l’organisation. « Acheter la rumeur, vendre la nouvelle » était encore la réaction du marché jeudi dernier, provoquant le repli sous le seuil des 50$ le baril WTI.
D’après l’Arabie Saoudite, ce gel de la production a pour but de faire revenir les stocks de pétrole à leur moyenne des 5 dernières années, faisant ainsi diminuer l’offre, et mécaniquement remonter les cours du pétrole. Néanmoins, il semblerait que la hausse de la production pétrolière de schiste aux États-Unis fasse pression sur le pétrole et remette en cause l’efficacité du gel de la production. En effet, le gel de la production de l’OPEP profite aux producteurs de pétrole de schiste américains qui ont – depuis 2 ans – réduit drastiquement leurs prix de production, estimée aujourd’hui autour des 40$ le baril.
Avec cet environnement actuel, un prix du baril WTI à 55$ au lieu de 60$ semble plus raisonnable pour la fin de l’année. En revanche, ce prolongement du gel de la production (qui a plutôt déçu le marché car il s’attendait à des mesures plus restrictives), permet à l’organisation de garder une « munition » pour agir sur le marché du pétrole. Car s’il a décidé de simplement prolonger son gel de la production, il pourrait décider d’augmenter le montant du gel dans les mois à venir, si le pétrole de schiste américain inonde le marché et fait baisser drastiquement les cours. Si vous souhaitez être tenus au courant de nos prévisions sur le pétrole, télécharger gratuitement notre guide de prévisions pétrole mis à jour tous les trimestres.

Graphique journalier du pétrole WTI réalisé sur la plateforme TradingView
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