Points-clés de l’article sur le WTI:
- Les stocks américains de pétrole brut s’approchent à des sommets
- L’OPEP+ à bout de souffre
- La hausse des métaux industriels et des indices boursiers pourrait signaler une hausse du prix du baril
Graphique journalier du baril WTI réalisé sur TradingView :

Les stocks américains de pétrole brut s’approchent à des sommets
Les cours de pétrole sont en baisse depuis le début de la semaine en l’absence d’avancée sur le commerce et d’amélioration des fondamentaux.
Les prix des barils ont accentué leurs pertes mardi après les nouvelles menaces inattendues de Donald Trump envers la Chine. Le président américain à menacer de taxer davantage les marchandises chinoises si aucun accord n’était conclu avec Pékin.
Depuis le mois de septembre, les prix des barils ne progressent pas, à l’inverse des métaux industriels. Pourtant, les deux ont une certaine corrélation historique, compte tenu du fait que ce sont des matières premières recherchées lorsque le marché est optimiste sur la croissance et délaissées lorsque le marché est pessimiste.
La raison de cette divergence entre les cours des métaux industriels et du pétrole s’explique probablement en raison de l’inondation de l’offre américaine au cours des derniers mois.

En effet, la production américaine est passé de 11,6 millions de barils par jour en décembre 2018 à près de 12,8 en novembre 2019, faisant des Etats-Unis le premier producteur mondial.
Pourtant, les Etats-Unis n’ont pas autant augmenté leur consommation sur une année. Par conséquent, le surplus quotidien a ramené les stocks de pétrole américain proche de ses niveaux les plus élevés en 5 ans pour cette période de l’année. Les réserves commerciales des Etats-Unis sont proches de 460 millions de barils.

Au vu de la tendance de la production américaine, il y a donc fort à parier que l’offre de pétrole continue à augmenter et que les stocks progressent à ses niveaux les plus élevés des 5 dernières années.
L’OPEP+ à bout de souffre
En parallèle, l’OPEP+ semble à bout de souffle et les statistiques chinoises ne montrent pas de nette amélioration de l’économie. Le 1er juillet 2019, lorsque l'OPEP et ses alliés ont convenu de prolonger les réductions de production pour une nouvelle période de neuf mois, les annonces du cartel n’ont pas eu d’impact positif sur les marchés. Non seulement les prix du pétrole n'ont pas augmenté, mais ils ont évolué dans la direction opposée.
La Chine devient au contraire de plus en plus influente sur le prix du pétrole. Le 4 septembre, les prix du pétrole ont bondi de plus de 4%, rien que par des données économiques chinoises meilleures que prévu.
En réalité, la consolidation des cours de pétrole depuis le début de l’été peut s’expliquer par le ralentissement de l’économie mondiale et de la remontée de production des Etats-Unis qui vient nettement compenser les efforts de réduction de la production de l’OPEP.
Un net changement dans ces fondamentaux changerait probablement la tendance du pétrole. Une reprise de l’économie mondiale ou une diminution de la production américaine seraient des facteurs positifs pour les cours de pétrole. A l’inverse, une poursuite de la hausse de la production américaine et du ralentissement économique mondial continuerait à garder les cours de pétrole sous pression.
La hausse des métaux industriels et des indices boursiers pourrait signaler une hausse du prix du baril
Le scénario le plus probable reste toutefois selon moi un scénario haussier des cours de pétrole. Les métaux industriels tels que le cuivre montrent des signes de vigueur, tout comme les marchés actions. D’importants breakouts ont eu lieu ce qui démontre un regain d’optimisme des investisseurs sur l’économie. Les sentiments devront maintenant être confirmés par des données.
En attendant un changement des fondamentaux, les publications hebdomadaires des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis pourraient continuer d’apporter un peu de volatilité sur les prix des barils. La prochaine publication est attendue à 16h30 CET.
Découvrez nos prévisions de long terme dans nos guides trimestriels.