Points-clés de l’article sur l’EUR/USD :
- Christine Lagarde fait bondir l’euro en ouvrant la voie à deux hausses des taux au troisième trimestre
- Le ralentissement économique devrait toutefois continuer à faire dans le fond pression sur l’euro
- L’EUR/USD remonte proche d’un ancien support important à 1,0804$
Christine Lagarde fait bondir l’euro en ouvrant la voie à deux hausses des taux au troisième trimestre
Le cours de l’EUR/USD a poursuivi son rebond mardi, atteignant même un plus haut d’un mois à 1,07$ suite au durcissement de ton de Christine Lagarde à l’égard du resserrement monétaire. La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé vouloir mettre un terme aux taux négatifs d’ici la fin du troisième trimestre, ouvrant ainsi la voie à plusieurs hausses des taux cet été. En effet, une première hausse des taux le mois prochain est très peu probable étant donné que les officiels ont indiqué que la première hausse des taux interviendra peu de temps après la fin des achats d’actifs en juin.
Après le gouverneur de la Banque de France et d’autres membres traditionnellement en faveur d’une politique monétaire accommodante, c’est donc au tour de la présidente de la BCE de se prononcer publiquement en faveur d’une accélération du resserrement monétaire. Par conséquent, les opérateurs de marché tablent sur une première hausse des taux de 25 points de base dès le mois de juillet, une seconde en septembre et une troisième en novembre.
Une première hausse des taux en juillet est déjà scellée, mais les suivantes dépendront essentiellement de l’inflation et de l’état de l’économie de la zone euro d’ici là. Un net ralentissement de l’inflation et une récession pousseraient les officiels à ralentir le resserrement monétaire (à peine commencé) tandis qu’une inflation toujours très élevée les pousserait à l’accélérer.
Le ralentissement économique devrait toutefois continuer à faire dans le fond pression sur l’euro
Le rythme de resserrement monétaire dépendra également de l’inflation de l’autre côté de l’Atlantique. La Fed devrait continuer à remonter ses taux directeurs de 50 points de base par réunion en juin et juillet, puis selon l’évolution de l’inflation d’ici là.
Etant donné que le rythme de resserrement monétaire des deux banques centrales est déjà anticipé par les opérateurs, il est peu probable de constater un changement majeur de la tendance baissière de fond de l’EUR/USD. L’euro pourrait au mieux évoluer en dents de scie face à son homologue américain au cours des prochains mois si les officiels de la BCE renforcent leur ton hawkish.
L’EUR/USD devrait reprendre une tendance haussière lorsque l’économie mondiale réaccélérera. Une hausse des PMI manufacturier est souvent associée à une hausse des actifs cycliques dont l’euro fait partie étant donné l’excèdent commercial dégagé par la zone euro.
L’EUR/USD remonte proche d’un ancien support important à 1,0804$
Graphique journalier du cours de l’EUR/USD réalisé sur TradingView :

Sur le plan de l’analyse technique, le cours de l’EUR/USD rebondit depuis un support majeur à 1,0350$ correspondant au plus bas de 2017. Le rebond n’a pour le moment rien d’exceptionnel puisque nous avons pu constater des rebonds similaires en mars et décembre.
L’EUR/USD devra dépasser son ancien support à 1,0804$ pour que la tendance baissière de fond commence à être fragilisée. Un dépassement de ce seuil ouvrirait la voie à un retour à la moyenne mobile à 200 séances qui coïncide actuellement avec l’ancien support à 1,1186$.
Tant que cette moyenne mobile n’est pas dépassée, les perspectives de fond restent baissières et davantage de baisse de l’EUR/USD sont à prévoir sur le long terme. Un franchissement de cette moyenne mobile serait un signal technique qui inviterait à remettre en question les fondamentaux en défaveur de l’euro et éventuellement à réadopter des perspectives haussières sur le long terme.