Points clés de l’article :
Les facteurs fondamentaux qui guident la chute du yen
La dernière fois que le yen est tombé sous la barre des 130 contre dollar, l’économie chinoise était moins importante que celle de la France, c’était en 2002. Le yen a débuté l’année à 115 avant de chuter à 130,00. Même si la chute de la devise japonaise a ralenti suite aux spéculations d’une éventuelle intervention sur les changes de la part autorités nippones, cela risque d’être vain étant donné les facteurs profonds qui gouvernent la dépréciation du yen.
Le point le plus important est le différentiel de taux d’intérêts entre le Japon et les Etats Unis. Il faut dire que les politiques monétaires sont diamétralement opposées. Alors que l’inflation flambait aux Etats Unis, le Japon garde une hausse des prix sous l’objectif de la banque centrale à 2%. Pendant que la Fed opérait un virage drastique vers un resserrement monétaire, la banque du Japon conserve sa politique ultra accommodante. Avec une rémunération quasi nulle sur les obligations nippones, les investisseurs se sont tournés vers leurs homologues américaines, faisant chuter la demande de yen.
Le deuxième facteur de baisse vient du commerce extérieur. Les matières premières dans leur ensemble représentent un tiers de la facture des importations. Le prix de ces actifs ayant augmenté avec les problèmes d’approvisionnement suite au Covid puis la crise en Ukraine, les importateurs ont dû vendre encore plus de yen pour se les procurer. De plus à cause de la pandémie, les frontières sont restées fermées aux touristes détériorant la balance des paiements.
Certains évoquent un niveau de 150,00 pour la paire, un niveau même pas atteint pendant la crise asiatique de 1997-98. Cela ne semble pas impossible mais prématuré surtout qu’une fois les élections passées, le Japon pourrait rouvrir ses frontières aux touristes qui auront besoin d’acheter du yen.
USD/JPY : la hausse jusqu’où ?
Le dollar yen est donc bien ancré dans une tendance haussière au-dessus des moyennes mobiles ascendantes à 13 et 34 périodes. Les cours pourraient bien rallier le sommet du début de l’année 2002 à 135,00. Au-delà se situe le plus haut de la crise asiatique de 1998 à 147,63 yens mais cet objectif semble très éloigné dans l’immédiat au vu d’un yen assez survendu.
Pour neutraliser cette tendance, au moins à court terme, il faudrait que les cours reviennent sous 126,96, dernier creux de marché et passage de la moyenne mobile exponentielle à 34 périodes.
Evolution du dollar yen en données quotidiennes :
