Points clés de l’article :
- Les facteurs de court terme l’emportent sur les menaces de moyen terme
- Le dollar consolide horizontalement
Les facteurs de court terme l’emportent sur les menaces de moyen terme
Le dollar américain est pénalisé par les négociations au congrès mais si les investisseurs comptent sur une aide gouvernementale supplémentaire pour soutenir les gains, ils pourraient être déçus. La présidente de la Chambre des États-Unis, Nancy Pelosi, a déclaré qu'elle avait refusé une "ouverture" du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin pour relancer les discussions sur une nouvelle série de mesures de lutte contre la pandémie parce que la Maison Blanche n'avait pas fait évoluer ses exigences pour un stimulus moins important. Mais Mnuchin a déclaré que c'était Pelosi qui avait refusé de faire un compromis, et que les négociations restaient dans l'impasse sans aucun signe d'assouplissement. Le plan doit avoir un montant de 1 trillion de dollar.
Les commentaires pessimistes de la Fed mercredi ont également pesé sur le dollar. Le président de la Fed de Boston, M. Rosengren, a déclaré que l'incapacité à contenir le virus était "susceptible de prolonger le ralentissement économique". De plus, le président de la Fed de Dallas, M. Kaplan, a déclaré que la résurgence du virus avait freiné la reprise économique américaine, et il estime que le taux de chômage américain se rapprochera de 9 % d'ici la fin de l'année
Pour l’instant donc les opérateurs sont concentrés sur ces négociations et le coronavirus qui pénalisent le dollar à la veille des élections. Pourtant dans les prochaines semaines un nouveau facteur risque de changer le paysage financier. L’inflation est elle en train de revenir et va-t-elle entrainer les taux des rendements obligataires rendant cette classe d’actifs délaissé depuis des années à nouveau attractive, ce qui aurait un effet positif sur le dollar. Les obligations à 10 ans ont atteint mercredi son plus haut niveau depuis 5 semaines, soit 0,690 %.
Le rapport de l'IPC américain pour le mois de juillet a confirmé une hausse des prix, puisque les prix de l'IPC global et de l'IPC de base ont surpris à la hausse, bondissant de 0,6 % m/m en juillet. L'inflation globale annuelle est passée à 1,0 % (contre 0,6 % en juin) et l'inflation sous-jacente à 1,6 % (contre 1,2 %). Un certain nombre de catégories qui avaient enregistré des baisses importantes depuis le début de la pandémie ont connu une croissance significative des prix en juillet, notamment les billets d'avion, l'hébergement hors domicile et les vêtements. L'augmentation des prix de base a été la plus importante depuis 1991, mais même ainsi, l'inflation de base de l'IPC reste environ un demi-point de pourcentage en dessous de son rythme pré-pandémique. Les prix des loisirs ont encore baissé et la tendance sous-jacente de l'inflation des loyers semble également un peu plus faible.
En Europe, l’inflation ne montre pas de signe de reprise, ce qui pourrait avoir une incidence sur le différentiel de taux et renforcer l’attractivité du dollar. Il faudra cependant avoir une confirmation dans les prochaines semaines de cette reprise inflationniste avant que la banque centrale américaine change sa politique monétaire.
Le dollar consolide horizontalement
L’indice dollar s’est stabilise au-dessus d’une oblique haussière mensuelle qui rejoint les creux de 2011, 2014 et 2018. Une cassure serait très négative a long terme.
La tendance court terme est négative avec une moyenne mobile à 20 jours descendante et des cours qui évoluent sous la moyenne à 200 jours. Le dollar a marqué deux points bas à 92,50 qui est maintenant support avec une résistance à 94,00.
Il faudra dépasser une de ces deux bornes pour déterminer le prochain mouvement. Le RSI est sorti de sa zone de survente et est en hausse avec deux creux ascendants. Dans l’immédiat la consolidation horizontale pourrait se poursuivre et un franchissement des 9400 confirmerait une reprise haussière du dollar.
Evolution de l’indice dollar en données quotidiennes :
